Communiqué du collectif « Appel de Calais »

 

Le 18 mars 2016.

Hier soir, le centre juridique à l’initiative de "l'Appel de Calais", qui était censé être protégé comme les autres "lieux de vie" de la zone sud du bidonville par le jugement du Tribunal administratif de Lille, a entièrement brûlé.

Par son existence même, le centre juridique rappelait sept jours sur sept les insuffisances de l'État français auprès des réfugiés de la "jungle".

Depuis le 11 janvier 2015, la « cabane » juridique recevait les migrants afin de leur procurer des informations sur le droit d’asile et des conseils juridiques personnalisés. Plus de 600 dossiers, dont près de 200 concernant des mineurs isolés y ont été traités. Par ailleurs, de nombreuses plaintes concernant les violences subies par les migrants de la part de la police ou des milices d’extrême droite y ont été reçues.

Situé dans la partie sud du bidonville, la cabane était un des derniers édifices encore debout au milieu d’une zone entièrement vidée par la force depuis quelques jours.

Quels qu'en soient le ou les coupables - forces de police, calaisiens, passeurs ou réfugiés en colère...-, comment ne pas y voir une marque supplémentaire et symbolique de la violence avec laquelle s'est déroulée le démantèlement de la zone sud du bidonville de Calais, poussant des centaines de réfugiés au désespoir.

Aujourd’hui, si nous avons de nombreuses interrogations, nous savons au moins une chose : ce n'est pas parce que la "cabane" abritant le centre juridique a été détruite que le travail d'accueil et d'information prodigués par les juristes et avocats bénévoles auprès des réfugiés pour palier aux manquements de l'État s'arrêtera. Une cabane, ça se reconstruit.

Le collectif « Appel de Calais »