SÉGRÉGATION À CALAIS :
LA JUSTICE EST SAISIE
D'après le blog passeursdhospitalites
Il y avait eu le précédent de la médiathèque. Des exilé-e-s y allaient pour accéder à internet, pour consulter des livres, notamment des méthodes de Français, parfois aussi pour s'abriter un moment, recharger son téléphone ou aller aux toilettes. Le personnel avait fait le nécessaire pour que les choses se passent bien, y compris un usage parfois atypique du lieu. Et puis un jour le règlement intérieur à changé. Pour accéder aux salles de lecture et à l'espace multimédia, il faut juste une carte annuelle, gratuite, et pour avoir la carte il faut juste présenter une pièce d'identité et un justificatif de domicile. Juste. Exit les exilé-e-s, exit par la même occasion les personnes sans domicile fixe (voir ici et là).
La communauté d'agglomération, dont la présidente est la maire de Calais, récidive avec la piscine ICEO, située à une vingtaine de minutes de marche du bidonville de Calais, et fréquentée par des exilé-e-s. Cette fois, elle affiche publiquement ses intentions anti-migrants - on est dans un contexte électoral avec le Front National susceptible de gagner la présidence de région - même si elle fait état d'une mesure générale, une modification du règlement intérieur, pour acheter un ticket d'entrée à 5 € il faut présenter une pièce d'identité et un justificatif de domicile.
L'intention discriminatoire est flagrante, assumée publiquement, Amnesty International prend position :
Le procureur de la République de Boulogne/Mer est également saisi, afin qu'il engage des poursuites, ainsi que le Défenseur des Droits, par dix-huit organisations locales et nationales, qui ont rendu publique leur démarche.
Gazages, Chroniques de Calais
d'après le blog : Passeurs d'Hospitalité
L’usage par la police des gaz lacrymogènes est quotidien, pour repousser/ éloigner/ faire sortir des camions/ punir/ humilier/ décourager/ rendre provisoirement inapte à la tentative de passage/ meurtrir/…
«Ils font ça comme si c’était des insectes» commente un bénévole.
Technique pour faire descendre les exilés d’un camion :
1) Ouvrir la porte de la remorque, asperger copieusement de gaz lacrymogène.
2) Refermer la porte. Laisser cinq bonnes minutes le gaz agir.
3) Rouvrir la porte.
Ce type de témoignages a été recueilli de multiples fois par des bénévoles. Des exilés arrêtés lors d’une tentative de passage sont alignés, et gazés de haut en bas à la bombe lacrymogène, à bout portant, avant d’être relâchés.
Le 24 juillet 2015 une jeune femme de 23 ans, érythréenne, meurt renversée par une voiture sur l’autoroute. Selon plusieurs témoins elle aurait été gazée juste avant et était aveuglée par les gaz.
De manière de plus en plus fréquente, le bidonville de Calais est bombardé à la grenade lacrymogène par la police, du haut de la rocade d’accès au port qui le surplombe.
Une pétition vient d’être lancée.
Pour transmettre des images, les témoins eux aussi prennent des risques; les policiers s’efforcent de les tenir à distance, de les dissuader d’être présents, et détruisent leur matériel: téléphones, appareils photos...de façon à pouvoir dire qu'il n'y a pas de preuves.