DEMANDEURS & DROIT D'ASILE
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La loi dite Asile-Immigration
MANIFESTATION Devant le conseil d'Etat
Février 2018.
Du Tchad à Lens, une vie cramée
Pierre BENETTI 16-12-décembre 2014 à 17:46
Après deux ans de vaine attente, Adam Abkhar Ahmad Moussa s’est immolé par le feu dans les locaux de la Cour nationale du droit d’asile.
Rencontre avec «un type torturé par la vie» qui a échappé de peu à la mort et risque toujours l’expulsion.
Assis sur son lit, les yeux rivés sur ses bras et ses mains recouverts de bandages, il a l’air d’un vieux monsieur fatigué et d’un enfant perdu, il a 38 ans. Il appuie plusieurs fois ses doigts immobiles sur le matelas, comme pour les faire marcher.
Ses oreilles et son crâne parsemé de cheveux gris sont encore brûlés, mais les infirmières du centre de rééducation où il est hospitalisé disent qu’après deux mois de coma, «M. Ahmad va déjà mieux».
Il aimerait récupérer son téléphone pour appeler sa famille, avoir quelques euros pour se payer un .
Lire sur Libération
http://www.liberation.fr/societe/2014/12/16/du-tchad-a-lens-une-vie-cramee_1164989
POUR UNE REFORME DU DROIT D'ASILE
Une vingtaine d'organisations font des propositions pour une réforme d’envergure du droit d'asile
19/02/2014 - Amnesty International
Alors que le Gouvernement est en train de préparer le projet de loi de réforme du droit d’asile, la Coordination Française pour le Droit d’Asile rend publique ses recommandations pour une réforme d’envergure qui protègent les réfugiés.
Sur la base des propositions élaborées par deux parlementaires missionnées par le ministre de l’Intérieur, la vingtaine d’organisations membres de la
CFDA (Coordination Française pour le Droit d'Asile)
ont élaboré des recommandations devant permettre au Gouvernement de simplifier la procédure d’asile, la rendre plus efficace tout en préservant les droits des demandeurs d’asile.
Pour que les engagements internationaux de la France soient pleinement respectés, sans discours incantatoire, la CFDA attend de la réforme qu’elle repose sur les principes cardinaux suivants :
- un renversement de logique, en passant d’une vision de police des étrangers assise sur le contrôle et la dissuasion à une
logique de protection des personnes sollicitant l’asile,
dans le respect du droit international, et à l’exclusion de toute considération relative à la gestion de l’immigration ;
- une simplification réelle de la procédure d’asile
dans l'intérêt exclusif des demandeurs d'asile ;
- un renforcement des garanties tout au long de la procédure
de façon à la rendre satisfaisante et équitable.
Quatre axes fondent les recommandations de la CFDA pour réaliser cette rupture :
- le droit à l'accès effectif à une procédure qui assure la qualité de l’examen de la demande d’asile ;
- le respect du choix des demandeurs d’asile et l’accès de tous aux droits sociaux ;
- le droit aux soins et à un accompagnement adapté des personnes sans que la vulnérabilité devienne un outil de tri des demandes d’asile ;
- l’intégration des bénéficiaires d’une protection internationale, sans restreindre la liberté des personnes déboutées dans des centres dédiés.
Un projet de loi qui fragilise la réforme asile
Sur le papier, la réforme relative au droit d'asile est ambitieuse et repose sur des principes salvateurs.
Mais il n'y a pas de réforme réussie sans moyens à la hauteur de ses ambitions.
En ce sens, la loi de finances 2015 a de quoi susciter quelques inquiétudes quant à la viabilité de la réforme de l'asile.
Certes, l'Ofpra et la Cour nationale du droit d'asile voient leurs effectifs renforcés. Mais pour le reste, aucune trace d'un quelconque changement.
Pas un centime d'euro n'est prévu pour mettre en œuvre la présence d'une personne tierce à l'Ofpra, nouvelle mesure introduite.
En matière d'accueil, grand volet de la réforme, les crédits d'hébergement d'urgence sont inférieurs de 17,5 millions d'euros aux dépenses enregistrées en 2013.
L'allocation temporaire d'attente est également sous dotée de 40 millions d'euros.
Quant aux centres d'accueil pour demandeurs d'asile, ils ne connaîtront pas de nouvelle ouverture de places en 2015 et leur coût unitaire à la place subit une nouvelle baisse de près de 2 %.
Même dans les hypothèses les plus optimistes, le compte n'y est pas.
Or, sans un système digne et efficace de prise en charge, le modèle d'asile ne pourra qu'être boiteux, désorganisé et fortement questionné dans un futur proche.
Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile