Le Gisti ou le ministre : qui est le moins crédible ?

À plusieurs reprises ces derniers jours, Éric Besson, pris en flagrant délit de mensonge au sujet du délit de solidarité [1], a cru bon d’affirmer, pour se défendre :

« la crédibilité du GISTI est proche de zéro ». Ces propos révèlent une méconnaissance assez étonnante de l’action menée par le Gisti sur le terrain juridique depuis plus de trente cinq ans. Cette action était justement au cœur du colloque organisé le 15 novembre 2008, à la maison des avocats, à Paris sur le thème : « Défendre la cause des étrangers en justice ». À ce colloque, qui a attiré plusieurs centaines de personnes, ont participé des membres éminents du Conseil d’État, des magistrats de l’ordre administratif et judiciaire, des anciens directeurs d’administration centrale, des avocats, des universitaires et des chercheurs qui n’ont pas craint de se décrédibiliser en répondant à l’invitation du Gisti.

Cette journée visait notamment à célébrer le trentième anniversaire du premier « grand arrêt » rendu par le Conseil d’État le 8 décembre 1978 à la requête du Gisti,

qui a marqué le début d’une longue série d’actions en

justice visant à faire respecter les droits des étrangers. Plusieurs des arrêts rendus ont contribué à la construction

du droit administratif et à ce titre sont étudiés dans les facultés de droit.

La brochure éditée à l’occasion du colloque contient la liste des arrêts rendus à la requête du Gisti entre 1974 et 2008

et le texte intégral d’une trentaine d’entre eux.

On peut se la procurer sur ce site web (téléchargement gratuit ou commande).

Pour ceux qui veulent en savoir plus, les Actes du colloque, édités par les Editions Dalloz, paraîtront à la fin du mois

de juin.

Le bilan d’activité du Gisti est par ailleurs disponible sur

son site.

Nous ne pouvons qu’inviter le ministre de l’immigration,

qui avouait lui-même ne pas connaître grand chose à la question avant d’être nommé à ce poste, à consulter ces documents.

Nous regrettons seulement que ces mouvements d’humeur détournent l’attention d’enjeux bien plus importants,

dont le délit de solidarité n’est qu’une facette.

 

Paris, le 28 avril 2009