Melilla est une sorte d’Europe en miniature.
Ses dix kilomètres de grillages, caméras, uniformes de combat, câbles d’acier, tourelles et fils barbelés, la métaphore parfaite des politiques de Bruxelles : obsédés, blindés, dépensiers et civilisés.
Des barrières intelligentes, téléobjectifs, liquides irritants, spots et balles en caoutchouc rendent la traversée des clandestins difficile et permettent l’intervention rapide de la police espagnole pour les expulser de l’autre côté des fils barbelés.
Tout cela répond aux craintes d’un continent alarmé par une invasion qui n’existe pas.
Gabriele del Grande
RAPPORT DE LA MISSION D’OBSERVATION DES DROITS DE L’HOMME
(Melilla, juillet 2014) Le chemin sans fin: empreintes de femmes à la frontière sud
En raison de politiques de l’Union Européenne (UE) de contrôle des frontières
DES DIZAINES DE MILLIERS DE MIGRANTS
VENUS DE TOUTE L’ AFRIQUE DE L’OUEST ET AU-DELÀ,
SONT EMPRISONNÉS AU MAROC CONTRE LEUR GRÉ.
Incapables de rentrer chez eux en raison de la pauvreté, la persécution ou de la honte à retourner dans leurs familles les mains vides après avoir promis de gagner de l’argent pour eux en Europe.
Même si il est illégal pour un gouvernement d’empêcher quelqu’un de quitter son territoire , les migrants qui tentent de traverser la mer vers l’Europe dans des embarcations sont harcelés par les soldats pour les ramener au Maroc.
Ce déni systématique des droits fondamentaux des prisonniers est encore plus consternant quand on sait que la plupart des migrants sont arrêtés par la police marocaine en eaux internationales ou après avoir franchi la ligne imaginaire dans les eaux qui sépare Maroc et enclaves espagnoles.
CEUTA ET MELILLA, DEUX VILLES AU MAROC
TOUJOURS COLONISÉES PAR L’ESPAGNE
sont entourés chacune par deux clôtures de barbelés au sommet des jusqu’à 7 mètres de haut , entouré par des caméras high-tech et des détecteurs de mouvement, tous payés par l’UE, ainsi que les patrouilles de la police militaire espagnole.
Après avoir été raflés dans la rue par des policiers en civil plaines utilisant le profilage racial pour arrêter les migrants pour leurs papiers, les migrants sont souvent torturés dans les commissariats de police marocaines et privés de leurs droits fondamentaux à des conseils juridiques, de la nourriture , de l’eau , de soins médicaux ou même un endroit pour dormir.
Ils sont aussi victimes d’attaques racistes de la population, les préjugés raciaux contre les Noirs étant très commun.
DE NOMBREUX MIGRANTS,
QUI FUIENT LA GUERRE ET LA PERSÉCUTION,
SONT DES RÉFUGIÉS RECONNUS PAR L’ONU
Ils n’ont pas d’autre choix que de franchir les frontières clandestinement pour avoir une chance réaliste d’obtenir l’asile dans l’Union européenne.
Depuis l’accord de Barcelone de 1995, le gouvernement marocain a coopéré avec la politique des frontières extérieures de l’UE en échange de récompenses financières.
Aux plus hauts niveaux de gouvernement , cela se traduit dans l’UE augmenter son aide au développement et la libéralisation du commerce entre elle-même et le Maroc.
Aux niveaux inférieurs de gouvernement, il se traduit par la police locale étant payés 1500 euros pour chaque migrant sans papiers , ils arrêtent au Maroc.
Cette frontière est fondamentalement raciste de toute façon.
Malgré la crise financière et les mesures d’austérité à travers l’Europe, l’UE continue à payer des millions d’euros au Maroc (un État avec un record de non respect droits de l’homme) pour réprimer violemment les migrants, dont par ailleurs l’économie de l’UE dépend pour une main d’œuvre pas cher du travail.
L’UE EST DIRIGÉE PAR UN POUVOIR EXÉCUTIF NON ÉLU
la Commission européenne est nommée par les gouvernements membres, avec un élu “parlement” relativement impuissants et symbolique.
Payer un état dictatorial pour mener à bien l’essentiel de cette répression permet aux États européens de préserver l’illusion qu’ils sont des pays régis par des principes de la démocratie libérale.