Collectif - PARIS
27 NOVEMBRE 1940
200 personnes, Tsiganes et gens du Voyage arrivent à la gare de Brétigny-sur-Orge pour être internées durant un an et demi au camp de Linas Montlhéry
30 NOVEMBRE 2014 - POUR GARDER LA MEMOIRE
13h30 Marche de Saint Germain les Arpajon à Bretigny
15h30 cérémonie du souvenir place de la gare de Brétigny-sur-Orge.
4ème marche commémorative
Internement des
Tsiganes et Gens du Voyage
au camp de Linas-Montlhéry
durant la guerre de 1939-45
Un rassemblement est prévu à 13h30devant le terrain de Monsieur Raymond Gurême,
14 chemin de Saint-Michel à Saint-Germain-en-Laye
pour rejoindre à pied la place de la gare de Brétigny-sur-Orge(30 minutes de marche).
Une cérémonie officielle se tiendra à 15h30devant la stèle érigée en hommage aux familles internées.
Pour ceux qui viendraient en train et qui souhaiteraient participer à la marche, quelques voitures pourront les attendre à la gare de La Norville – Saint-Germain-les Arpajon (RER C direction Dourdan) jusqu’à 13h (Tel. 06 60 55 01 18).
Il est également possible de se rendre à pied chez Raymond de la gare RER de la Norville (20 min de marche - descendre jusqu'à la RD 152 puis prendre à droite rue d'Aulnay).
Commémorer ce qui s’est passé pour les familles Tsiganes et Gens du Voyage pendant la guerre de 1939-1945 nous semble particulièrement important dans le contexte actuel de rejet et d’exclusion dont sont victimes tant de personnes et familles en France, aujourd’hui.
Collectif pour la commémoration de l’internement des Tsiganes et Gens du Voyage au camp de Linas-Montlhéry.
André Sauzer : 06 60 55 01 18 / Christiane 06 24 81 01 40
Depuis 2010, le Collectif pour la commémoration de l’internement des tsiganes et gens du voyage au camp de Linas-Montlhéry s’évertue à raviver la mémoire de ces événements, tout en appelant à se servir de l’histoire pour ne pas répéter les erreurs du passé.
Durant la Seconde Guerre mondiale, du 27 novembre 1940 au 21 avril 1942, un camp d’internement des tsiganes et gens du voyage a été établi sur le site de l’autodrome de Linas-Montlhéry.
200 PERSONNES DANS DES WAGONS À BESTIAUX
Le camp de Linas-Montlhéry sera le seul camp d’internement pour nomades en région parisienne.
Le 27 novembre 1940, 200 femmes, hommes, vieillards et enfants sont transférés, dans des wagons à bestiaux, du camp de Darnétal près de Rouen, où ils étaient consignés, jusqu’à la gare de Brétigny-sur-Orge.
Terrorisés et épuisés, tous sont conduits à pied jusqu’à la colline de l’autodrome.
S’ensuivront deux ans de misère, souvent dans le froid, et ce sans habits, ni couverture, avec extrêmement peu de nourriture et dans des conditions d’hygiène quasi inexistantes.
A l’automne 1941, le régime nazi élabore un plan de regroupement des camps dans des structures plus grandes, celui de Linas-Montlhéry rejoindra le camp de Mulsane, dans la Sarthe.
TSIGANES ET NOMADES DÉSIGNÉS APATRIDES
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce camp n’a pas été mis en place par le régime nazi.
C’est Albert Lebrun, président sous la IIIe République dans les derniers temps de la France libre, qui décide d’assigner à résidence toutes les populations nomades de l’Hexagone, pensant que ceux-ci pouvaient transmettre des infos à l’ennemi.
Après le vote donnant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, en juillet 1940, le IIIe Reich va spécifier aux nouvelles autorités françaises l’internement immédiat des tsiganes se trouvant en zone occupée.
Seulement, le terme “Zigeuner“, tsigane en allemand, va être traduit au sens large par l’administration française en “nomade“.
De fait, chaque personne considérée comme telle, forains ou français sans domicile fixe, voyageant en roulotte, sera arrêtée et considérée comme apatride.
LES TSIGANES SOUS VICHY
25 camps existent en août 1940, puis ils vont laisser la place à des camps plus importants, comme celui de Montreuil-Bellay.
Ce sont des camps improvisés, gérés par Vichy, suite à la demande allemande.
Les familles se retrouvent dans le dénuement le plus complet.
Les conditions de vie sont lamentables, dans des forts, des gares abandonnées, des carrières, des tôles.
Dans le froid, la boue, la faim, le mépris.
Des responsables signalent le manque d’hygiène, mais ne font rien pour aider ces familles.
Ce drame se prolonge jusqu’à la fin mai 1946.
On veut fixer les nomades pour les préparer à la sédentarisation.
Cette mémoire n’a pas opéré dans la société française qui n’a pas cherché à savoir.
Ce sont des mauvaises victimes comme les juifs, les prostituées, les homosexuels.
GENS DU VOYAGE
Catégorie juridique du droit français, deux décrets en 1972, pour désigner ceux qui ont une activité ambulante.
La plupart sont des citoyens français
La loi Louis Besson du 31-05-1990 oblige
les villes de plus de 5000 habitants à prévoir des conditions de séjour pour les gens du voyage.
Elle est complétée par la loi du 5 juillet 2009.
Raymond GURÊME, 89 ans
Il est adolescent quand sa famille, qui exploite un cirque et un cinéma ambulant, est assignée à résidence, puis internée à Linas-Montlhéry.
Interné à l’âge de quinze ans et probablement le dernier témoin survivant ce camp
L’application des lois ségrégationnistes débute le 4 octobre 1940 quand la gendarmerie arrête une communauté tzigane à Petit Couronne en Normandie.
Emprisonnement à Darnetal dans le camp de rassemblement des nomades.
Le 27 novembre 1940, les deux cent personnes - vieillards, jeunes, tout jeunes enfants, hommes - furent emmenés de force sous les coups de matraque de la gare de Brétigny-sur-Orge, où ils avaient été conduits en wagon à bestiaux depuis Rouen, jusqu’à des baraquements au bord de l’autodrome de Linas-Montlhéry.
Raymond Gurême, ancien interné, raconte :
« Nous étions emmenés par trois cents gendarmes français à coups de crosse et de matraques. Nous avons ensuite marché jusqu’au camp de Linas-Montlhéry »
Allusion au parcours éprouvant des déportés à travers bois et champs jusqu’au camps de concentration.
Il s’en échappe une première fois, avec son frère, en juillet 1941.
Ils sont repris et ramenés au camp.
Raymond Gurême se sauve une deuxième fois, en octobre 1941.
On le retrouve dans une maison de redressement pour mineurs, sise au sein de l’hôpital d’Angers. Il y détourne, au profit du maquis, un camion de ravitaillement, ce qui lui vaut d’être déporté dans un camp de travail en Allemagne.
Il s’en évade grâce au chauffeur français d’un train de marchandises qui livre des céréales en Allemagne.
S’ensuit, en France, une vie de cavale, avant que Raymond Gurême rejoigne les rangs de la Résistance.
Il a dix-neuf ans lors de la Libération de Paris.
Il retrouvera ses parents en 1952 en Belgique, après onze années sans aucune nouvelle d’eux.
Sources: compilation.
Le monument a été inauguré le 27-11-2011.