Section de Paris 15
Non à la
discrimination
Depuis quelques semaines circule une pétition du maire du 15e intitulée
Ne laissons pas s’implanter les réseaux mafieux de l’Est.
Il stigmatise ouvertement des citoyens européens,les Roms.
Qui sont ces Roms ?
Une population de 15000 à 20000 personnes, venues essentiellement de Bulgarie et de Roumanie (l’Espagne et l’Italie en accueillent 5 fois plus); depuis une dizaine d’années, ce nombre est stable.
Leur arrivée correspond à une migration économique liée aux très grandes disparités de niveau de vie des pays de l’Europe de l’Est accentuées dans leur cas par la ségrégation dans leur pays. Ce sont des citoyens européens qui ont le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire de états-membres.
Au delà de 3 mois, leur droit de séjour est soumis à certaines conditions (exercer une activité économique, ou disposer de ressources suffisantes et d’une assurance maladie, ou suivre une formation). Ils sont sédentaires dans leur pays d’origine.
Des mendiants, des vendeurs à la sauvette ?
Ce sont des hommes, des femmes et des enfants qui vivent dans des conditions indignes sans accès à l’eau, sans le moindre sanitaire, sans un endroit pour survivre, sans rien.
Certains parents envoient leurs enfants dans les containers à habits, les encombrants sont récupérés, des vols de métaux sont signalés dans les décharges et sur les voies ferrées.
Cette économie de la pauvreté découle notamment du fait que leur accès à l’emploi est limité.
À la différence des autres ressortissants européens, les Roumains et les Bulgares ne peuvent pas exercer le métier de leur choix. (Ces inégalités devant prendre fin décembre 2013).
Faire la manche n’est pas un choix délibéré, mais un moyen de survie pour assurer les besoins quotidiens de la famille, «mendier n’est pas un crime».
Des délinquants ?
Les chiffres issus de l'étude de l'ONDRP sont malheureusement exacts, mais tout d’abord, les Roumains ne sont pas tous Roms.
Ensuite, il faut préciser qu'il s'agit des personnes mises en cause, soit suspectées par la police et non reconnues coupables par la justice, qu’une personne peut être mise en cause de multiples fois.
Moins qu’un état de faits, c’est l’activité policière qui est mesurée et son intérêt à un moment ou à un autre pour certains types de délits.
À Paris, la préfecture de police a mis en place un dispositif spécifique pour lutter contre la « délinquance roumaine ».
Il est donc difficile de distinguer ce qui relève d’une augmentation des atteintes aux biens et d’un effet d’une vigilance accrue à l’égard d’une certaine minorité.
Une part importante de son activité est liée à l’arrestation de mineurs, certains étant interpellés à de nombreuses reprises.
Les vols en question, même s’ils sont répréhensibles, ne sont pas parmi les plus graves : vols de téléphone portable, vols à la tire, vols au distributeur, fausses pétitions qualifiées d’« escroqueries à la charité ».
Nous dénonçons :
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Les évacuations forcées qui cassent les droits des Roms, accès à l’emploi, à la scolarité, aux soins, au logement, aux systèmes sociaux d’assistance. De là le cercle vicieux de l'approche par l'exclusion. On laisse vivre dans la misère, les miséreux, ils volent, on les expulse, ils reviennent...
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Tout programme électoral qui présente des mesures sécuritaires discriminantes les Roms comme boucs émissaires et la mise à l’écart des nouveaux indésirables : les pauvres et les étrangers.
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Tout programme électoral contraire aux droits fondamentaux de la libre circulation et de séjour.
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Tout programme électoral qui dans un chapitre intitulé « Actions de propreté » proscrit à cet effet les gestes de solidarité, de fraternité en recommandant aux habitants de ne pas faire de dons aux pauvres de la rue afin de ne pas « fidéliser ces populations » dans l’arrondissement !
il y a des centres caritatifs pour cela !! et sous entendu qu’ils aillent mendier ailleurs !
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Tout programme électoral qui fait la chasse aux miséreux et non à la misère
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Toute cette politique dangereuse qui laisse le champ libre aux expressions extrêmes, et permet à la xénophobie de se développer.
Un seul peuple opprimé opprime tous les autres -Victor Hugo